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Libération

Bush-Gore élection piège à hebdos

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publié le 9 novembre 2000 à 6h20

PRESSE. Tandis que dans la nuit de mardi à mercredi quelques quotidiens américains trop pressés avaient déjà tonitrué la victoire de George W. Bush, la journée d'hier fut pour les hebdomadaires français un excitant calvaire. «Nous n'avons pas dormi, mais quelle nuit !», résume Alain Genestar, patron de Paris-Match. D'ordinaire, «bouclé» le mardi à 14 h, le magazine qui se vante de «tutoyer l'Histoire» avait décidé de faire nuit blanche. A 8 h du matin hier, la une fut «accrochée» sur les rotatives, quand on décida finalement de jeter au panier la couverture avec Bush. Et de jouer les prolongations jusqu'à 17 h 30. Bilan : un couverture titrée «Bush-Gore, le suspense historique», mais des dollars flambés pour tenter d'être dans les kiosques parisiens dès ce matin. Même scénario à l'Express, qui s'est octroyé une journée supplémentaire de réflexion pour décider hier à 11 h 25 de jeter les couvertures (déjà prêtes) avec Bush ou Gore, au profit de «L'Amérique déboussolée» sur un visage brouillé (celui de Clinton). L'hebdo ne gagnera, du coup, la province que demain. Roland Mihaïl, conseiller de la rédaction, croise les doigts pour que sa une tienne : «Pourvu que le suspense dure longtemps, longtemps...» Pas du tout l'avis de Franz-Olivier Giesbert qui en était hier soir à son énième projet de couverture pour le Point de demain et trois buffets commandés pour soutenir ses troupes. «Faut pas être cardiaque. Mais c'est bien, cela veut dire que une voix, c'est vraiment une voix.» Le