Menu
Libération
Interview

«En Europe, l'information en ligne a pris de l'avance»

Article réservé aux abonnés
Web. L'analyse du consultant américain Vincent Crosbie.
publié le 9 novembre 2000 à 6h19
(mis à jour le 9 novembre 2000 à 6h19)

De chez lui, dans la banlieue de New York, Vincent Crosbie (1) passe une bonne partie de son temps à explorer les sites d'informations du monde entier. Ce consultant de 45 ans, ancien journaliste et directeur des publications en ligne pour le groupe NewsCorp de Rupert Murdoch, a étudié 250 sites de médias européens. Il estime que, contrairement à ce que beaucoup d'Européens peuvent croire, leurs sites d'informations ne sont pas en retard par rapport à ceux des Américains, au contraire.

Selon vous, les sites d'informations européens seraient plus créatifs et novateurs que les Webs des médias américains. Pourquoi?

Je crois que les Européens ont tiré des leçons des erreurs commises par les journaux, les télévisions et les radios en ligne aux Etats-Unis. Les Américains ont démarré avec plusieurs années d'avance, mais les choses ont changé (2). Les Etats-Unis et le Canada forment un marché très large et très homogène et la plupart des médias appartiennent à une poignée de grands groupes. Résultat: tous les titres d'un groupe s'imitent les uns les autres. La concurrence emboîte le pas. A la fin, tout le monde finit par copier tout le monde.

Des exemples?

A l'époque où Microsoft avait le projet Sidewalk et où AOL avait DigitalCity (des city-guides des villes américaines, ndlr), tous les journaux américains en ligne se sont mis à lancer des guides pratiques sur leurs sites. Pourtant, il n'y a jamais eu tellement de demande de la part du public. Aujourd'