La télévision est en guerre et c'est une première. Jusque-là, elle régnait en maître depuis quarante ans, écrasant ses prédécesseurs: la rumeur, l'Eglise, la presse écrite, la radio. Et voilà que le Web vient lorgner ses chers électrons et lui grignoter des parts de marché. C'est chacun son écran. Télé, PC, il faut choisir. Alors, pas bêtasse, la télé déploie sa contre-attaque. Avant, le Net, elle n'en disait rien que du mal. Puis, elle a rectifié le tir. Samedi soir, sur TF1, sa dernière tactique consistait à clamer lewebfaitsonshow.com. Autour de la «c'est-géniaaaaal-Flavie Flament», dans un décor fluo sorti droit de nos meilleurs souvenirs des années 80, genre boîte de nuit NewFlash Club 2000, avec des écrans qui nous conjuraient «Cliquez» comme s'il s'agissait de menaces, y'avait une bande d'internautes surexcités. Ils parlaient jeune, ils parlaient cul, «c'est Internet, c'est magique», ils parlaient «cybermariage» et «cimetière virtuel», ils parlaient «concours de rattrapé de Frisbee» et «testicules pour chien» téléachetables contre 55 $, «hop, clic clac boum», ils n'arrêtaient pas de «tomber sur un site», et sans séquelles qui plus est. Bref: plus c'est débile, plus ça méritait d'être montré. Histoire de dire que la télé a trouvé plus couillonne qu'elle? Le plus rigolo, c'était leur tête. Il y avait ceux ayant une fâcheuse tendance à regarder leur souris, quand chacun sait que ce n'est pas exactement là que ça se passe, ceux qui s'échinaient à nous convaincre qu'une We