Lyon de notre correspondant
A l'entrée du studio, quelqu'un a barré d'un Scotch noir le panneau «Fip 87.8». Il y a un mois, Radio France fermait sa station lyonnaise. Les animatrices en parlent toujours comme d'un parent perdu. Sans y faire attention, elles multiplient les références funèbres. Le deuil ne semble pas achevé. Et, contrairement aux promesses du président de Radio France, Jean-Marie Cavada, le sort des trois fipettes lyonnaises n'a pas été réglé avant la fermeture de l'antenne.
Dans le studio, un fax continue de cracher dans son coin des communiqués de presse que plus personne ne trie. Les salles de spectacle et les centres culturels comptaient beaucoup sur les animatrices, qui profitaient des plages musicales pour donner l'agenda, faire gagner des places à des concerts ou à des spectacles. Quelqu'un a ôté le micro. Les combinés des trois téléphones rouges ont été décrochés. Sur la fréquence de Fip, le Mouv'a pris le relais depuis le 17 octobre.
Sanglots. «Nous savions depuis un an que nous allions fermer, mais nous ne savions pas quand, raconte l'une des trois fipettes. Il y a eu comme un long tunnel de la mort: à tout moment, on pouvait apprendre que c'était fini. On avait juste obtenu d'être prévenues trois jours à l'avance, pour avertir les salles et les auditeurs.» Mais Radio France a finalement choisi de ne donner l'information que le matin même. L'une des animatrices se souvient du coup de fil, «comme quand on apprend la mort de quelqu'un». Dans la journée,