Pourquoi n'y a-t-il pas plus de lieux de vie comme le Coral? C'est la question qui se pose lorsqu'on regarde ce magnifique documentaire de Jean-Michel Carré, tourné durant la réalisation de la fiction Visiblement, je vous aime avec Denis Lavant. L'acteur avait alors le premier rôle dans ce film sélectionné au festival de Cannes. Dans le documentaire, ce sont les résidents du Coral une dizaine de psychotiques et autistes , qui tiennent la vedette, comme dans le film sur les autistes de Renaud Victor, Ce gamin-là. Comment tourner avec Didier, qui vit en permanence avec l'obsession de se procurer du café, avec Cyril qui tombe amoureux dès qu'il voit un jupon, avec Xavier, autiste profond, qui ne lâche pas sa ficelle? La plupart ont été qualifiés d'irrécupérables par les hôpitaux psychiatriques. Ils y ont subi camisole de force et prise massive de médicaments. Ils affirment tous ne plus jamais vouloir y retourner. Jean-Michel Carré montre comment il a réussi à écrire avec eux le scénario et à leur faire jouer leur propre rôle dans le film. Et comment cette création les a aidés à réaliser des progrès spectaculaires. Mais surtout, il met en évidence le fonctionnement de ce lieu de vie exceptionnel chapeauté par Claude et Marie Sigala. Les cas sociaux restent une année, les autres deux à trois ans avant de prendre leur envol. «On met le projecteur sur ce qui n'est pas le handicap, explique Claude Sigala. On fonctionne sur le désir. On leur demande: "Qu'est-ce que tu veux?" Et on
Critique
Acteur à la folie
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publié le 25 novembre 2000 à 7h06
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