Lyon de notre correspondant
Les rédactions lyonnaises ont rebaptisé leur ville: «le triangle des Bermudes de la presse magazine». Beaucoup de titres se lancent, mais peu résistent au temps. Après plusieurs créations de titres au milieu des années 90, deux nouveaux magazines viennent pourtant de sortir et quelques projets sont en cours. Aux côtés du Progrès, dont l'audience s'effrite lentement, Lyon compte désormais huit périodiques généralistes en rude concurrence. Une fertilité qui favorise l'innovation.
Bataille de chiffres. Lyon Capitale (1), par exemple, hebdomadaire lancé en 1994, ne ressemble à rien de connu. Ses créateurs sortaient d'un fanzine culturel, pas d'une école de journalisme. Seul le PDG, Jean-Olivier Arfeuillère, avait travaillé quelques mois pour un magazine gratuit. Beaucoup d'insolence au départ, des pages culturelles engagées et une volonté de parler de ce qui se taisait. Lyon Capitale emploie à présent une trentaine de journalistes, dont vingt permanents. Il a perdu de son impertinence, pour «gagner en pertinence», espèrent ses créateurs. «On cherche à structurer le débat au lieu de foutre la merde», résume Arfeuillère. Lyon Capitale revendique 9 500 exemplaires vendus en moyenne par semaine, ce dont doutent ses concurrents. «De toute façon, à Lyon, tout le monde triche sur les chiffres, personne n'est à l'OJD», glisse un journaliste lyonnais.
D'après le patron de Lyon Capitale, le journal atteint l'équilibre financier cette année, avec un chiffre d'affai