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Libération
Critique

A Scandal in Paris

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Ciné Classics, 20 h 30.
publié le 29 novembre 2000 à 7h14

Octobre 1978. John Cassavetes est sur le point d'allumer une cigarette. Il y a aussi Gena Rowlands et Ben Gazzara sur la photo. Ils tournent Opening Night, un film présenté en avant-première à Locarno. Cassavetes a des allures de Bogart sous acide. C'est la couverture rouge du numéro 293 des Cahiers du cinéma, l'un des meilleurs des années 70. Jean-Claude Biette et Dominique Rabourdin y publient l'une des rares interviews de Douglas Sirk. A Locarno, on vient en effet de rendre hommage au vieil homme, retiré à Munich sur les terres de son disciple préféré, Rainer Werner Fassbinder. Biette, sirkien de longue date, en profite pour livrer quelques réflexions à propos de l'auteur de Mirage de la vie. Sur A Scandal in Paris (1946), un beau film exalté et distant, au noir et blanc imperceptible, on n'est pas loin de penser comme lui.

Que dit exactement Jean-Claude Biette? «Derrière son élégance et sa noirceur, A Scandal in Paris ne parle que de cynisme.» «Il est juste d'évoquer Billy Wilder pour le ton, mais Sirk est bien là avec sa maîtrise de la narration, des mouvements de caméra, et sa sympathie pour les personnages qui empêche le film d'être lui-même cynique.» Pour Biette, le plus beau moment du film, c'est la scène où «le chef de la police se voit devenir fou dans un miroir après avoir tué sa femme par jalousie obsessionnelle, tandis que sur son dos ne cessent de piailler les oiseaux en cage qui composent le déguisement dont il s'affublait pour épier sa femme».

Douglas Sirk aim