Si les auteurs de ce documentaire avaient voulu insister un peu plus sur le mot dopage, ils n'auraient jamais pu mener à terme leur enquête et ce film n'aurait pas eu lieu d'être. Le réalisateur Christian Poveda et l'avocat Arno Klarsfeld avaient prévu de suivre deux équipes françaises pendant le Tour de France 2000. Il fallait pouvoir cohabiter pendant trois semaines sans froisser coureurs et encadrement, sans se retrouver bloqué par cette fichue omertá, si chère au milieu cycliste. Poveda confirme: «Nous n'avons eu aucune difficulté avec les équipes. Elles nous ont laissé travailler même si les affinités étaient très différentes selon les coureurs. En revanche, nous avons connu quelques problèmes avec la Société du Tour de France.» La demande d'accréditation avait été envoyée à temps, mais, à son arrivée à Poitiers, la veille du prologue, aucun badge n'attendait l'équipe de télévision. «On a refusé de nous accréditer, affirme Christian Poveda. On nous a dit que c'était France 2 qui s'y opposait pour des histoires de droits télé. En fait, à la Société du Tour, ils se méfiaient. Ils avaient vu notre reportage sur la double peine où on avait gêné tout le monde (Libération du 16 juin). Ils pensaient qu'on était là pour foutre la merde.» Jean-Marie Leblanc, le directeur de l'épreuve, avait pourtant été informé de l'objet du reportage. «Il a fallu les menacer de faire un référé pour obtenir nos passes.»
Marc Madiot et Jean-René Bernaudeau, directeurs sportifs des équipes la Franç