«La perspective d'un débat sensible et peut-être houleux ayant conduit la direction de la BNF à renoncer à notre présence en ses locaux, c'est donc en direct de la maison de Radio France que nous nous adresserons à vous pour une Radio libre d'une exceptionnelle actualité.» C'est ainsi qu'Emmanuel Laurentin introduisait samedi dernier l'émission de France Culture consacrée à la torture en Algérie.
Des tables rondes, des interviews, avec des invités tous sensibles à cette question, hétérogènes néanmoins (un des historiens a fait partie de l'OAS). Un débat contradictoire donc sur la pratique tortionnaire pendant la guerre d'Algérie qui venait juste après la publication, jeudi, des témoignages des généraux Massu et Aussaresses dans le Monde. Juste après une déclaration, lundi, de Lionel Jospin souhaitant voir le débat revenir entre les mains des historiens.
Radio libre étant une émission de France Culture traditionnellement enregistrée en direct d'un lieu extérieur à la Maison de la radio, c'est à la Bibliothèque nationale de France et son grand auditorium particulièrement adapté à ce genre de manifestation que les journalistes Emmanuel Laurentin et Anne Brunel avait demandé de pouvoir accueillir ce débat. «J'ai moi-même écrit deux livres sur la guerre d'Algérie et un ouvrage sur la journée d'octobre 1961 à Paris qui s'intitule Algérie bord de Seine..., explique Pierre-Jean Angremy, président de la BNF. Quand Laure Adler, directrice de France Culture, m'a demandé d'organiser ce dé