Dix ans après sa grâce présidentielle, Anis Naccache, chef du commando qui a tenté d'assassiner en 1980 en France Chapour Bakhtiar, l'ex-Premier ministre du shah d'Iran, parle de tout pour la première fois. Dans les rues de l'ex-camp de réfugiés palestiniens de Sabra ou dans son bureau de décorateur à Beyrouth, le Libanais s'explique sur son passage d'activiste au service de la cause palestinienne, à son soutien de la révolution islamiste iranienne. L'étudiant, engagé très jeune dans la lutte armée contre les Israéliens, a été infiltré pour le compte du Fatah de Yasser Arafat dans les groupes extrémistes, afin de limiter la casse et éviter le discrédit de la cause palestinienne. Ainsi, Naccache avoue un scoop son implication dans la prise en otages des ministres du pétrole à Vienne en 1975, aux côtés de Carlos. Les deux chefs ont «changé le plan» de Waddi Haddad, fondateur de «Septembre Noir» et détourneur d'avions, pour se cantonner à «une opération financière» (dix millions de dollars de rançon) et éviter deux exécutions programmées. Naccache, alias «Mazen», dit qu'il a saboté les explosifs avant l'assaut de la conférence de l'Opep dans la capitale autrichienne. En 1978, c'est «la grande déception»: le dévoué combattant ne supporte pas que le leader palestinien, Arafat, accepte le cessez-le-feu avec Israël qui occupe le Sud-Liban, son pays. Naccache s'engouffre alors dans la résistance iranienne et «redécouvre l'Islam». Pour le compte de Téhéran, le va-t-en-guerre part
Critique
Naccache, l'Islam et son fils
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publié le 29 novembre 2000 à 7h15
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