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Libération
Critique

Naccache, l'Islam et son fils

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«Anis Naccache, révolutionnaire ou terroriste?». Arte, 20 h 45.
publié le 29 novembre 2000 à 7h15

Dix ans après sa grâce présidentielle, Anis Naccache, chef du commando qui a tenté d'assassiner en 1980 en France Chapour Bakhtiar, l'ex-Premier ministre du shah d'Iran, parle de tout pour la première fois. Dans les rues de l'ex-camp de réfugiés palestiniens de Sabra ou dans son bureau de décorateur à Beyrouth, le Libanais s'explique sur son passage d'activiste au service de la cause palestinienne, à son soutien de la révolution islamiste iranienne. L'étudiant, engagé très jeune dans la lutte armée contre les Israéliens, a été infiltré pour le compte du Fatah de Yasser Arafat dans les groupes extrémistes, afin de limiter la casse et éviter le discrédit de la cause palestinienne. Ainsi, Naccache avoue ­ un scoop ­ son implication dans la prise en otages des ministres du pétrole à Vienne en 1975, aux côtés de Carlos. Les deux chefs ont «changé le plan» de Waddi Haddad, fondateur de «Septembre Noir» et détourneur d'avions, pour se cantonner à «une opération financière» (dix millions de dollars de rançon) et éviter deux exécutions programmées. Naccache, alias «Mazen», dit qu'il a saboté les explosifs avant l'assaut de la conférence de l'Opep dans la capitale autrichienne. En 1978, c'est «la grande déception»: le dévoué combattant ne supporte pas que le leader palestinien, Arafat, accepte le cessez-le-feu avec Israël qui occupe le Sud-Liban, son pays. Naccache s'engouffre alors dans la résistance iranienne et «redécouvre l'Islam». Pour le compte de Téhéran, le va-t-en-guerre part