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Libération
Critique

Le Christ s'est arrêté à Washington

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«Les Cités de Dieu : Washington ou les Frontières du protestantisme». France 3, samedi 22 h 45.
publié le 2 décembre 2000 à 7h28

«In God We Trust», ont écrit sur les billets verts les protestants bon teint qui prétendent régir le monde. Dieu se cache dans les coins, paraît-il. Aux Etats-Unis, c'est sur les bank notes, chacun son truc. Olivier Mille a voulu en savoir un peu plus sur la collusion permanente entre les réalités matérielles et divines telle que la vivent les Etatsuniens, précisément les habitants de la capitale fédérale, Washington. Nous voici donc en compagnie du révérend Ogilvie, aumônier du Sénat, qui, tout de go, prie le Sauveur de donner courage et pertinence à ces messieurs les sénateurs. Puis disserte, face caméra, sur les Etats-Unis, puissance d'un royaume virtuel qui réunit les sept grandes puissances du monde (sept comme les sept sceaux de l'Apocalypse ?). Encore le révérend est-il le plus sobre dans ses propos. La suite réserve quelques joyeusetés, anecdotes connues : assemblée de pécheurs en prière face à une maîtresse femme pasteur qui sait comme aucune autre engueuler ses ouailles trop avares à son goût, télévangéliste limite dégoût... Jusqu'au rap band Cross Movement qui a pondu un clip des plus poilant, parodie d'une session du Sénat : «Tout le monde les mains en l'air. Pour le Christ une prière !» Au-delà de la caricature apparaît la nature même de ce curieux peuple qui, depuis les pères pèlerins du Mayflower, a fait de la Bible son mythe fondateur et se vit en sauveur de l'humanité. Salutaire.

Samedi prochain, nouvelle étape du voyage au coeur des «Cités de Dieu» : Moscou.