«Il est dommage que tout le monde ne puisse pas bénéficier de ce moment de conscience et d'histoire.» Ce message d'un téléspectateur reçu sur le site web d'Histoire résume assez bien la place étrange qu'occupe depuis plus d'un mois, et jusqu'à ce dimanche, la diffusion du procès Barbie sur la chaîne thématique (Libération du 28-29 octobre). Comment se fait-il que cet événement n'ait pas été pris en charge par Arte ou France Télévision? La question n'est pas simplement de morale «citoyenne», elle est aussi pratique. Combien de téléspectateurs auront pu voir les 35 heures diffusées? «Un potentiel de près d'un million et demi de foyers», répond Philippe Chazal, directeur d'Histoire, qui ne disposera de chiffres précis qu'en janvier.
Pour cette petite chaîne, il y aura un avant et un après-Barbie. Sur le web d'Histoire, les visites ont été multipliées par dix. Les demandes d'abonnement aussi. La chaîne a maintenant pour projet de diffuser les procès Touvier et Papon. Pour ce dernier, l'accord de l'accusé, obligatoire, n'est pas acquis. Quoi qu'il en soit, les échos à ce premier essai sont multiples. Au milieu d'un concert d'éloges, ces témoignages: «Je suis le petit-fils de l'un des témoins à charge. [...] Ce procès a été pour lui l'occasion de parler devant la cour, puis, enfin, à sa famille.» «C'est avec ma fille, qui est en cinquième, que nous suivons toutes les émissions.» «Ces bandes mal fichues, mal filmées, mal sonorisées détiennent un pouvoir dramatique sidérant. Je serai