Dans le genre navet d'anticipation sociale, Rollerball se pose là. Dans une société future, nimbée d'un totalitarisme mou, peuplée de «cadres exécutifs», dirigée par un obscur «cartel de l'énergie» lui-même tenu par un «directoire exécutoire», un jeu télévisé fait fureur. Sur une piste en bois façon Vél' d'hiv', des patineurs à roulettes, carénés comme des hockeyeurs, jouent aux gladiateurs modernes. Une bille d'acier sert de ballon lorsqu'elle ne vient pas exploser la tête des participants. Moins pacifique que l'Eurovision, le jeu est retransmis internationalement. Les joueurs sont des vedettes mondiales, à l'instar de Jonathan, capitaine de l'équipe de Houston. Ce dernier a dix ans de carrière derrière lui. Mais au lieu de prendre une retraite volontaire et jubilatoire comme Didier Deschamps après l'Euro, il décide de s'accrocher à ses rollers. Or, le «directoire exécutoire» commence à trouver gênante cette vieille star de 35 ans qui fait hurler les foules. Non content de lui avoir soustrait la femme qu'il aimait un peu comme si Jacques Chirac kidnappait Adriana pour intimider Karembeu ce conseil de métadémocrates en costard multiplie les embûches sur le chemin de gloire de Jonathan. Connaîtra-t-il le même destin que le héros de 1984 d'Orwell ? Il faudra être patient, mais finalement la question n'est ni dramaturgique, ni cinématographique. Ce qui est rigolo avec Rollerball, c'est son côté conte subculturel et philosophique. Très en avance sur les processions parisienn
Critique
Arènes sanglantes
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par Emmanuel PONCET
publié le 4 décembre 2000 à 7h30
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