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Libération

L'agité du JT

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publié le 8 décembre 2000 à 7h41

José Bové s'élance, un sac en bandoulière plutôt encombrant en pareille situation. Quatre foulées, une barrière, il saute, et glisse, et se relève, et court encore. «Vas-y José», lance une voix. José y retourne. Un homme le ceinture, puis deux, puis des CRS. «Allez, on continue», fait le moustachu. A quoi joue-t-il, le confédéré? A colin-maillard sur la place de la Concorde, pardi, ce qui est plutôt amusant, faut reconnaître. Une fois, trois fois, il tente de forcer le barrage policier qui entoure la réunion OMC-Europe. Mais il y a ce satané sac qui le gêne dans sa course, et les caméras aussi, et les pavés mouillés de la place (un oubli de la préfecture, ça: après 68, Paris a entrepris de goudronner ses chaussées comme l'Erika a recouvert les plages bretonnes). Et les pavés trempés, c'est la glissade assurée. Bref, on a bien ri, mercredi, sur la Concorde. Et les télés s'en sont données à coeur joie. LCI, d'abord, a diffusé en boucle les petits ronds de Bové. Un «consultant en communication politique» est même venu nous dire, par téléphone, ce qu'il en pensait: «du cinéma». Alors que, de toute évidence, ça ne peut en être. Le cinéma n'est jamais en direct. Puis, sur Canal +, c'est l'excellentissime Patrick Devedjian, ce RPR qui parvient chaque semaine à nous sortir une bien bonne petite formule de derrière les JT, avec son air de toujours sortir des fagots. Ouh, la! lui, il n'aime pas: «José Bové a fait choix-blanc, là. Il faudrait savoir si c'est un produit biologique?» Sac