«Il y a un déficit dramatique entre ce que la France produit et ce que l'on consomme, déplorait récemment Luc Besson dans nos colonnes. C'est une très bonne loi que l'obligation de passer 50 % de films français, mais on en produit 10 %. Résultat: on rediffuse. Pour moi, c'est formidable, Subway est passé douze fois à la télé, Nikita, sept fois.» Ce soir, donc, Nikita, huitième.
On peut bien sûr choisir de regarder un téléfilm tchèque en VO sur une chaîne culturelle, mais qui a envie de se faire mal un dimanche soir, quand Besson est là pour caresser nos fantasmes d'adolescent dans le sens du poil?
Sur le film lui-même, rien à ajouter. Ce journal résuma naguère l'affaire en ces termes: «Polar parano concentré sur la métamorphose d'une fille en tueuse. En fait, c'est l'histoire de "la Belle au bois dormant", où ne manquent ni la princesse endormie, ni les vilaines sorcières (Miss Société cruelle as "ouh, la vilaine salope!"), ni le prince charmeur (Karyo et Anglade, deux pour le prix d'un), ni la gentille fée marraine (Jeanne Moreau, qui métamorphose la citrouille Parillaud en poupée bien carrossée). Sauf qu'à la fin la princesse fuit, laissant tous ces princes sur le carreau.»
On regrette de ne pas avoir vu le film en salle, car à la télé c'est un peu confus. Si TF1 respecte le large format original, il ne restera qu'une étroite vignette dans laquelle s'agiteront de petits personnages avec de gros flingues. Ce qui ne rendrait guère justice à un cinéma dont les images sont conçue