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Critique

Le monde perdu retrouvé

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«Le Monde perdu» (1925) de Harry O. Hoyt et Willis H. O'Brien. Arte, 23h40.
publié le 14 décembre 2000 à 8h02

Outre les enquêtes de Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle est l'auteur de cinq nouvelles de science-fiction qui le placent aux côtés de Jules Verne ou H. G. Wells. Premier texte de la série des aventures du Professeur Challenger et du reporter Ed Malone, le Monde perdu intéressa les studios américains qui passèrent sept ans sur le projet. L'histoire (des dinosaures auraient survécu sur un plateau amazonien!) offrit la possibilité à Willis O'Brien, pionnier de l'animation, de réaliser de saisissantes maquettes pour l'époque. Trois ans avant la sortie du film, un prélancement comprenant des scènes de combats entres sauriens d'un autre âge avait mystifié le public, le canular n'étant révélé que le lendemain. Malgré quelques remaniements du texte original, l'oeuvre de Conan Doyle ne fut pas trop trahie par cette adaptation, qui fut une des meilleures recettes de l'année 1925. Moins corpulent qu'en Long John Silver dans l'Ile au trésor, Wallace Beery campe un Professeur Challenger plutôt conforme à l'original: hirsute, barbu et bourru à souhait. Les animations de monstres jurassiques sont assez crédibles, quoiqu'un peu saccadées. Mais les cinq dernières minutes (annonciatrices du schéma directeur du futur King Kong, autre réalisation d'O'Brien) restent un sommet: le brontosaure, ramené vivant à Londres, sort de sa cage, sème la panique, regarde chez les gens, s'emballe au passage d'une auto, traverse en dehors des clous et finit par éventrer un immeuble. Il prendra finalement le