Lance Armstrong est donc ce héros américain que Nike arrose de dollars, parce qu'«il fait autant vendre que les stars du basket». Même s'il ne fait que de la bicyclette, un sport qui ne dope pourtant pas l'Audimat aux Etats-Unis. C'est qu'Armstrong a failli mourir. Et Hors stade le raconte avec la légèreté de la caravane du Tour de France débarquant sur une départementale corrézienne. Du style: «L'ablation du testicule n'est que le début d'un long calvaire.» Avec ce médecin qui dit: «Je pensais qu'il avait 0 % de chance de survie, je lui ai dit qu'il en avait 15 %.» Bref, tout ce qui fait les belles histoires des miraculés. On en resterait là, sur cette impression de complaisance et de voyeurisme, si Hors stade ne mentionnait pas les doutes que font naître les performances «dénaturées, sans références» (dixit Antoine Vayer, entraîneur du double vainqueur du Tour de France). Et ne rappelait pas une curieuse histoire. En septembre 1996, un mois avant la découverte de sa maladie, Armstrong termine 2e du Grand Prix Eddy-Merckx. Contrôle antidopage négatif. Or, dit un médecin, à l'époque, du fait de son cancer, son organisme devait sécréter des gonadotrophines, et dans des proportions qu'un contrôle digne de ce nom ne pouvait laisser passer. Et puis, il y a le cas de Gregory Strock, ancien coéquipier d'Armstrong dans l'équipe junior américaine. Lui aussi a développé un cancer, avec 85 % de chance que sa maladie soit due aux produits qu'on l'a contraint à prendre. Alors qu'une inf
Critique
Lance, où est ta victoire?
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par Gilles Dhers
publié le 18 décembre 2000 à 8h11
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