Première scène: Rémi pleure la Roussette. Sa vache est vendue sous ses yeux par la Barberin (Marianne Sagebrecht), sa mère adoptive. C'est dire si le gamin ne sait pas ce qu'il l'attend... Sa propre vente, pour 50 F, au signor Vitalis, un vieil artiste ambulant; les chiens savants (les impayables Capi, Dolce et Zerbino) dévorés par les loups; et cet homme en noir qui le poursuit pour le tuer... Les terribles péripéties de Rémi, le petit orphelin, ont peuplé les cauchemars de générations, au gré des adaptations plus ou moins larmoyantes du roman d'Hector Malot (1878)... Mais ici, pas de risque de traumatiser le bambin. D'abord, grâce au premier nom inscrit au générique: Pierre Richard. Il campe un Vitalis inattendu, farfelu et grave, jamais ennuyeux dans le rôle pourtant souvent rabat-joie du mentor... Réalisé par Jean-Daniel Verhaegue et produit par Jean-Pierre Guérin (Julie Lescaut, Monte-Cristo, les Misérables, Balzac et, diffusé jeudi sur TF1, Mathieu Corot), le téléfilm évite le larmoyant et le bêtifiant (un miracle quand on pense qu'on ne coupe pas aux scènes ultraclassiques de l'enfant qui, pour la première fois, approche la mer, découvre la ville, la richesse, les oranges à Noël...) Les regards d'enfant perdu de Jules Sitruk (Rémi) sont toujours justes, et le gamin jamais irritant. Sa mère ressemble aux princesses et aux fées des contes. Le «méchant» est tout à la fois beau et laid comme le diable. Les paysages sont neigeux à souhait (le film a été tourné à la frontiè
Critique
Sans famille, sans pathos
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par Sonya Faure
publié le 18 décembre 2000 à 8h11
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