Mia Farrow parlait l'autre jour sur Teva de Frank Sinatra. C'était un vieux documentaire hollywoodien un peu bête, comme on en fait là-bas, mais quelque chose de l'amour, des années auparavant, entre la jeune fille de 20 ans et le vieux crooner était miraculeusement préservé dans ces confidences impudiques. On se disait même que l'amour avait décidément à voir avec l'impudeur. On aime bien l'idée de parler aujourd'hui d'Un jour à New York, avec le jeune Sinatra (à peine plus de 30 ans), avant d'essayer d'expliquer demain pourquoi September est la plus belle déclaration d'amour de Woody Allen à Mia Farrow, au moment où elle vient de fêter, elle, ses 40 ans. September est aussi à sa manière une comédie musicale.
Qui a réalisé Un jour à New York? Si l'on en croit Debbie Reynolds, c'est Gene Kelly (et pas Stanley Donen) qu'on doit créditer pour les trois films qu'ils ont signés ensemble entre 1949 et 1955, Un jour à New York, Chantons sous la pluie, It's Always Fair Weather. C'est Gene Kelly qui aurait d'ailleurs convaincu Arthur Freed de quitter les studios et de tourner en décors naturels, donnant au film son curieux mélange de réalisme presque documentaire (dix ans avant la Nouvelle Vague) et d'irréalisme poétique (ce n'est pas tous les jours qu'on voit des New-Yorkais chanter et danser dans les rues). Donen ne retrouvera qu'une seule fois, avec Fred Astaire et surtout Audrey Hepburn (Funny Face, 1957), une même sorte de sophistication canaille qui excède ses maniérismes habit