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Libération
Critique

En voiture

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Arte, «Thema: les artistes du dimanche», 23 h 05.
publié le 21 décembre 2000 à 8h21

Et vous pensiez que votre beau-père, maniaque dominical de la peau de chamois, aimait trop son auto... après avoir vu «Ma belle américaine», vous allez changer d'avis. Voilà des gens pour qui la bagnole a une âme au point qu'elle exprime parfois ce qu'eux n'oseraient pas dire ou faire s'ils n'étaient protégés par sa carrosserie redécorée. Ces modèles chouchoutés des mois entiers par leurs conducteurs s'appellent des art-cars, modernes oeuvres d'art allant dans les rues à la rencontre d'un public épaté. On a droit à des modèles insensés: la Harley-hamburger (et le lit à eau assorti), la voiture requin ou le bus (et son concepteur) revêtu d'herbe de la calandre jusqu'au toit. Un fana a même passé plus d'un an à assembler 2000 vieux Instamatic qu'il a collés sur un van pour en réaliser un géant. Certains de ces appareils fonctionnant, il immortalise les curieux pour sa boîte à souvenirs. Et, pour faire durer la gloire un peu plus longtemps qu'un arrêt au feu rouge, à Houston, une compétition annuelle rassemble 200 freaks venus faire parader leurs bijoux devant 100 000 spectateurs ravis. De véritables palais du facteur Cheval sur roues. Besoin de sortir de l'ordinaire, d'échapper à l'esprit grégaire, de se faire remarquer, le film ne s'étend pas là-dessus même si certains bricolos engloutissent des sommes rondelettes juste pour dire «Regardez-moi, j'existe dans ma voiture homard!» Restent de belles images, à des années des toqués du tuning à la française, qui se contentent d'un