En moins de deux ans, France-Soir aura été vendu deux fois pour un franc symbolique. En mars 1999, la Socpresse (groupe Hersant) avait cédé le titre à Georges Ghosn, ancien patron de la Tribune et du Nouvel Economiste. Hier, Ghosn, à son tour, a vendu France-Soir pour un franc au groupe de presse italien Poligrafici Editoriale.

Poligrafici détenait déjà 35% du quotidien pour y avoir injecté 45 millions de francs en quelques mois. Georges Ghosn perd son fauteuil de PDG et devient «consultant» de Poligrafici pour un an. Le directeur de la rédaction de France-Soir, Jean-Luc Mano, qui avait pris l'engagement moral vis-à-vis de la rédaction de rester à son poste jusqu'à ce que la pérennité du titre soit assurée, n'a pas encore indiqué s'il comptait rester ou pas.

Poligrafici aurait d'ores et déjà versé 1,5 million d'euros (9,84 millions de francs) sur le compte courant du journal afin que les salaires de décembre (y compris les treizième et, pour certains personnels, quatorzième mois) soient versés sans incident. Les salaires d'octobre avaient été versés avec du retard, ce qui avait entraîné une grève de la rédaction. Ghosn avait alors invoqué un simple «incident de trésorerie» avec la banque du quotidien, la Société générale.

Ventes en chute. Au-delà, Poligrafici s'est engagé à recapitaliser France-Soir à hauteur de 80 millions de francs, début janvier, pour permettre la survie d'un quotidien en pleine déconfiture financière. Les pertes ont certes été réduites, passant de 10 à troi