ça devait finir par arriver: deux chaînes programment le même soir Chantons sous la pluie (l'autre étant Cinétoile, à 21 h 00). C'est Noël, et Chantons reste ce puissant anxiolytique que la télé tend à administrer larga manu aux alentours des fêtes. Le risque de surdosage est faible: se lassera-t-on un jour de la plus célèbre production d'Arthur Freed ? Il suffit de zapper un peu le mélo qui encombre le film entre les numéros musicaux. Lesquels restent époustouflants, même à la vingt-septième vision.
En attendant que Papa Noël tombe raide au pied de la cheminée, rien de tel qu'un peu de chipoti-chipota avec son sapin ou sa pizza froide, à défaut de présence humaine, en vue d'établir le vrai, l'ultime, le définitif hit-parade des comédies musicales concoctées chez Arthur Freed, bienfaiteur de l'humanité s'il en est. Sur ce dernier point, aucune discussion: la Freed Unit de la MGM restera comme la grande usine à bonheur du XXe siècle, loin devant les studios Disney, trop connotés, ou l'acide lysergique, trop d'effets secondaires. Ensuite, ça se corse. Le lutin de la bûche de Noël mettra Un jour à New York en tête de sa hit-list, tandis que la guirlande électrique votera Ziegfeld Follies. Ce débat-là est crucial: musical «naturaliste» (New York) ou concentré de glamour (Follies)? Mais on ne le tranchera pas ce soir. Pas plus qu'on ne départagera les partisans de la tendance délire, avec l'Ecosse d'opérette de Brigadoon, et ceux de la tendance graphique, illustrée par Un Américai