Londres intérim
Freddy Mercury a dû se retourner dans sa tombe et David Bowie mal digérer ses oeufs brouillés ce matin: Melody Maker est mort. Ou plutôt son patron lui a donné le coup de grâce. Le groupe de presse IPC vient d'annoncer qu'il mettait fin à la publication de ce titre phare de la presse musicale anglo-saxonne. La raison: pas assez rentable, plus à la mode. Bref, moribond. Un coup dur pour les musiciens dont c'était le journal attitré.
Bible. Né en 1926, Melody Maker, le premier journal consacré à la musique, se lance à fond dans le jazz qu'il fait connaître à un public d'initiés mais aussi aux néophytes. Duke Ellington dans les années 40 puis Miles Davis à la fin des années 50 se confient dans les pages du Maker, son sobriquet. Le journal n'attend pas les premiers trémolos ravageurs du jeune Elvis pour se convertir au rock'n roll dont il devient vite la bible. Le Maker semble devancer les modes et fait découvrir les stars et les courants de demain. A la fin des années 60, le magazine plonge dans le rock psychédélique en provenance de la côte ouest des Etats-Unis. Dans les années 70, la publication est à l'apogée de sa notoriété: elle tire alors à 250 000 exemplaires par mois. Champion du mouvement rock progressif, Melody Maker fait sa une sur Genesis, ELO, The Rolling Stones et The Who. L'arrivée de titres concurrents comme Sounds ne change rien à l'affaire: le Maker règne sur le marché et le coeur de ses lecteurs.
Jusqu'au jour où la vague punk pointe son nez. Une