Les suites de grands succès (à Hollywood, on appelle cela fort joliment des sequels) sont très supérieures aux originaux. Si Gremlins 2, la nouvelle génération est bien meilleur que Gremlins, c'est notamment parce que Joe Dante utilise son film pour railler cette manie de la suite à tout prix et, par la même occasion, le merchandising sauvage des superproductions américaines. Comme Dante, réticent à toute idée de sequel, avait accepté à la condition expresse d'avoir les mains libres, le résultat est réjouissant. Gremlins 2, de l'aveu même de son auteur, est «un film sociologique» qui règle leurs comptes aux hérauts du capitalisme sauvage des années 80 Donald Trump est clairement visé. Les coups pendables des affreux Gremlins sont autant de coups de boutoir salutaires dans ce monde qui se voudrait parfait. Le scénario est certes encore plus mince que dans le premier épisode, mais qu'importe. Seuls comptent ici la profusion et l'enchaînement des gags, dignes des grands cartoons de la Warner jusque dans les dernières lignes du générique final. L'imagination littéralement dantesque du cinéaste a bénéficié à plein des progrès des effets spéciaux. Dans la scène centrale du film, les bestioles-gargouilles essaient sur eux-mêmes les cocktails génétiques imaginés par un savant fou. Ce qui nous donne, entre autres, un Gremlin drag-queen, un Gremlin-araignée, un Gremlin-légumes façon portrait d'Arcimboldo, et même, horreur, un Gremlin intello! Dante le moraliste en profite pour gliss
Critique
Des Gremlins dantesques
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par Samuel DOUHAIRE
publié le 28 décembre 2000 à 8h36
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