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Libération
Critique

Une vierge sur canapé

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TCM, 20 h 45.
publié le 29 décembre 2000 à 8h37

Est-ce son mauvais goût un peu rapidement élevé au rang des beaux-arts, son hystérie essoufflée ou sa rhétorique mal vieillie qui rend cette comédie de Richard Quine assez insupportable? Sans doute ici l'ironie s'oublie-t-elle trop au profit d'une caricature en pilotage automatique, à l'instar de certaines gesticulations d'un Jack Lemmon que le film cite à plusieurs reprises. Peut-être est-ce son côté ancêtre d'Ally McBeal qui flingue cette Vierge convenue, fatigante à force de tourner autour du pot. Natalie Wood, regard exorbité et moues à claques, est une psychologue renommée depuis qu'elle a pondu un best-seller intitulé Les Femmes seules et l'amour. Tony Curtis en fait également des tonnes dans la peau d'un reporter sans vergogne qui traîne dans la boue tout ce qui bouge pour le compte d'une feuille de choux à scandales. Lauren Bacall et Henry Fonda relèvent le défi de dix ans de mariage au moyen de scènes de jalousies chroniques et exaltées. Selon les procédés de la substitution d'identité et du quiproquo gros comme un building, cette énième sitcom stylée agite les membres de son quartet comme des boules de loto, avec un sens du rythme indéniable mais un classicisme hollywoodien tellement au bout du rouleau qu'on n'en voit plus que la linéarité éculée. Les deux plus beaux films de Quine, Adorable voisine et Liaisons secrètes, avec la trouble Kim Nowak, sont déjà loin et impossibles à rattraper. Quine force quand même sur l'accélérateur et, à la toute fin du film, magnif