C'est regrettable. Au milieu de l'oeuvre pléthorique de Michael Curtiz (une centaine de films en trente ans), qui a abordé tous les genres avec une aisance et une ironie toute austro-hongroise, il y en a peu qui ne dure qu'une heure (entre moyen et long métrage), or c'est justement le cas de ce Female (1933), film mineur et peu connu de l'auteur de Casablanca consacré à... l'émancipation féminine. Le format, le ton de comédie et la simplicité avec laquelle le dilemme sera résolu s'apparente assez à de la sitcom de luxe, glamour, comique et gentiment acerbe. Miss Drake est une femme de tête. Elle dirige avec une efficacité confondante une énorme usine automobile qui ne lui laisse pas une minute de libre. C'est le sort commun à tout PDG mais puisqu'elle est une femme, se pose immédiatement la question de sa vie sentimentale. Et bien, elle n'en a pas et s'en porte fort bien, se contentant d'exercer un droit de cuissage expéditif sur son personnel masculin, dont elle convoque régulièrement des échantillons à dîner, leur offrant un alcool russe dont, apprend-on en cuisine, Catherine II se servait pour donner du coeur à ses soldats. Miss Drake suit le même chemin que les hommes, on est dans les progressistes années 30, mais ce n'est pas du tout ce qu'on croit. Le film se charge en deux coups de cuiller à pot de lui démontrer qu'elle a tout faux. Bien que pas romantique pour un rond, Miss Drake commence à se lasser de n'attirer que des limaces, des hommes sans personnalité trop pre
Critique
Female
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par Isabelle POTEL
publié le 2 janvier 2001 à 21h25
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