Avec à peine 274 000 habitants, la généalogie est une seconde nature en Islande. «Il faut connaître son passé pour construire son avenir», dit-on. òlöf, elle, fouille son passé pour comprendre l'origine de la maladie génétique de son enfant. Généalogie et génétique se confondent. Ici, les tissus prélevés lors des opérations ou des autopsies sont conservés systématiquement. Cela représente, après analyse de l'ADN, la carte d'identité génétique de la quasi-totalité de la population. Ces données excitent donc la convoitise des laboratoires. Leur but: faire des recherches sur une quinzaine de maladies, de l'asthme à la schizophrénie.
A voir, plus tard dans la soirée, le remarquable Tu n'es pas un ange de Marie Dumora. Pendant huit mois, la réalisatrice s'est immiscée dans le quotidien des agents du bureau d'aide sociale à l'enfance de Strasbourg et Colmar. Ils reçoivent des dizaines d'hommes et de femmes, abandonnés à leur naissance, qui recherchent leurs origines. Pour certains, c'est la découverte d'un nom et parfois d'une adresse. Pour d'autres, c'est une description brutale et approximative de la mère, rédigée à la va-vite lors de la procédure d'abandon. Et puis il y a les abandonnés sous X, dont le dossier est désespérément vide. Lourde tâche pour les agents que de les convaincre de «faire le deuil de leur histoire». Ce documentaire pudique retrace le cheminement douloureux de tous ces gens effrayés de quitter l'inconnu pour entendre, enfin, une histoire tragiquement banale