Londres intérim

Cela fait cinquante ans que ça dure, et ils en redemandent. Tous les soirs, sur BBC Radio 4, de 19 h à 19 h 15 après les informations, deux millions de Britanniques ne manqueraient pour rien au monde la suite, qui n'en finit pas, des aventures des Archers, famille d'agriculteurs du village d'Ambridge. Ce petit bourg imaginaire et ses habitants pittoresques ont nourri les fantasmes de trois générations d'Anglais.

Décoration. La liste des célébrations du cinquantenaire de cette dramatique mythique est longue. Au programme : une convention nationale des fans d'Archers à Birmingham (billets à acheter sur le site du fan club : «Les drogués d'Archer», www.thearchers.co.uk), des conférences d'universitaires sur le phénomène so cioculturel et des dizaines d'hommages d'intellectuels et célébrités britanniques. Sans oublier la remise d'une décoration à l'un des acteurs, Trevor Harrisson, fidèle au poste depuis vingt et un ans, par la reine elle-même. Il sera ainsi fait MBE, autrement dit chevalier de l'Empire britannique. Délicieusement désuet. Tout comme les Archers.

«C'est précisément cela, son côté désuet, qui a fait la force des Archers, commente Chris Curling, ancien réalisateur à la BBC. Ce qui n'empêche pas que les sujets d'actualité aient droit de cité dans le feuilleton. Les événements ayant agité cette famille de fermiers, d'éleveurs et d'agriculteurs, ont évolué avec les années. Ainsi, récemment, la maladie de la vache folle a posé de gros problèmes aux Archers