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Libération
Critique

Le cas VDK

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«Johan Van der Keuken». France 2, 1h20.
publié le 12 janvier 2001 à 21h42

Au lendemain de l'enterrement à Amsterdam de Johan Van der Keuken, France 2 rediffuse un portrait-hommage du cinéaste néerlandais, mort dimanche d'un cancer de la prostate. Réalisé par Thierry Nouel, le film constitue une sorte de promenade dans les ruelles de l'oeuvre sensuelle et labyrinthique du documentariste. VDK retrouve des copains de promotion de l'Idhec (Marin Karmitz, Anne Tresgot...), bavarde avec eux de l'époque où il découvrait Paris, exilé, «masqué» et mélancolique. Ce portrait n'est ni vraiment une initiation à l'oeuvre, ni vraiment une analyse des films, plutôt une déambulation un peu bordélique, devant et à côté du cinéaste. On y retrouve ses petits plaisirs (visuels et théoriques), dans le désordre. VDK raconte par exemple comment il a découvert Hitchcock avec Vertigo, comment il fut impressionné par Marnie («Il s'y passe si peu de chose»), comment A bout de souffle lui a donné «la permission» de «faire du cinéma comme on veut», en cassant la grammaire rigide du récit, en coupant au milieu des plans, en jouant sur les assonances visuelles et sonores, les mouvements/arrêts, les enchaînements, la nervosité, etc. Très pédagogue et théoricien de son propre travail, VDK excelle dans l'art de résumer en quasi-aphorismes l'essence, l'enfance de l'art. Un vrai petit précis façon Notes sur le cinématographe de Robert Bresson: «L'art doit toujours s'humilier, se mêler des affaires (du monde), se solidariser avec la banalité, la pulsion de la vie»; «plus on réduit les