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Libération

Zoé Varrier, la bande originale d'Inter

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Sur la radio publique, elle a imposé ses documentaires décalés et poétiques.
publié le 12 janvier 2001 à 21h43

C'est le genre de fille qui s'offre un week-end dans le Nord pour s'aérer la tête et en ramène trois heures d'entretien avec deux paysans pour sa prochaine émission. Ça se passe comme ça chez Zoé Varrier. Le travail y est un drôle de jeu permanent, au point qu'on la soupçonne d'y prendre plaisir. Elle trouvera toujours un Nagra à emprunter pour voler quelques heures de la vie des autres, pour en faire un moment de son qui sera aussi un bout de soi. Une authentique amoureuse de radio. Une jolie brune plantée à France Inter depuis une dizaine d'années. Un temps interprète en Russie, elle est venue, un beau jour, faire ses classes chez Daniel Mermet (Là-bas si j'y suis). «Vous avez besoin de quelqu'un qui parle russe?» Au bout de sept ans, elle eut envie de son heure de radio à elle. Une petite niche le vendredi soir à 20 heures, où ses fans de chez Mermet l'ont suivie.

Curieuse enchantée. Et cela fait plus d'un an qu'elle y sert son Ecoutez, des anges passent, mais ça aurait pu tout autant s'intituler «Mine de rien». Une hebdomadaire au ton léger de 50 minutes de sons, dont une demi-heure d'entretien. Ses sujets? Ce sont plutôt ses propres interrogations qui la mènent par le bout du nez, depuis la sexualité des fruits de mer jusqu'à l'épicerie-caverne de Driss à Paris, en passant par un village corse ou des bonnes soeurs qui jouent en Bourse. Avec, non pas des questions de journaliste, mais celles d'une curieuse enchantée.

Sur cette première phase de son travail, le recueil des