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Libération
Critique

Du côté obscur

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«Le Goût du noir». La 5e, dimanche, 17h35.
publié le 13 janvier 2001 à 21h47

Pour une fois, elles n'ont pas de visage. Pas de nom. Plongées dans le noir absolu, appelées par leurs initiales, les deux «célébrités», qui ont l'habitude d'être vues et reconnues, ne savent pas avec qui elles dînent. Nous, en revanche, telles des chauves-souris agrippées à l'écran, nous voyons la scène, filmée à l'infrarouge. Aujourd'hui, Vincent Cassel et Alex Métayer, tout premiers invités de Sophie Massieu et Gérard Miller qui animent l'émission, vont tâtonner autour du thème «Faut-il ne ressembler à personne?» La semaine prochaine, ce sera Clotilde Coureau et Pascal Bruckner. Puis des personnalités aussi différentes qu'Albert Dupontel et Geneviève de Fontenay, Emilie Duquesne (l'actrice de Rosetta) et Philippe Candeloro... Depuis 1992, Michel Reilhac, concepteur de l'émission avec Jean-Yves Robin, multiplie les expériences dans le noir : restaurant, bar... Cette fois, il s'attaque au royaume de l'image, «en la niant pour retrouver des gens qui n'existent à nos yeux que par leur image médiatique». Ici, le concept est biaisé: les inhibitions ne peuvent totalement être levées puisque les dîneurs sont filmés et le savent. Et pourtant. «Par la déstabilisation que provoque le noir, j'ai découvert un Guy Bedos (invité avec Catherine d'Estivelle) attendri, très attentif à l'autre, ne parlant plus de lui dans les mêmes termes», témoigne Sophie Massieu, journaliste non-voyante. Jusqu'à Gérard Miller qui semble lui-même bien assagi... D'abord, les gestes maladroits et l'aspect mo