Ils sont près de 1 800 salariés dans l'expectative. Que va devenir leur groupe? Qui va désormais contrôler le belge Rossel, ce mammouth de la presse francophone, éditeur entre autres du quotidien bruxellois le Soir, mais aussi principal actionnaire, en France, de la Voix du Nord? C'est la question que tous se posent depuis le décès, voilà huit jours, du président et administrateur délégué depuis 1951: Robert Hurbain, qui s'est éteint des suites d'une longue maladie à l'âge de 71 ans (Libération des 13-14 janvier), sans pouvoir célébrer ses 50 ans de maison dans le groupe familial.
Trois héritiers. Si Robert Hurbain laisse une belle affaire (avec un chiffre d'affaires de 1,55 milliard de francs français pour un bénéfice de 107 millions de francs en 1999), diversifiée (62 sociétés au total), sa succession semble périlleuse. Certes, les parts de Robert Hurbain (60 %) reviennent à ses trois enfants: Patrick, Christine et Nathalie, qui détiennent désormais chacun 20 % du groupe. Mais qui sera le patron? Patrick, qui assure l'intérim jusqu'à la réunion d'un conseil d'administration extraordinaire, le 23 janvier prochain? Autre grand objet d'interrogation: la Socpresse (groupe Hersant), la société éditrice du Figaro présidée par Yves de Chaisemartin et actionnaire minoritaire du groupe à 40 %, va-t-elle tenter un coup? Le spectre des années 80, à nouveau, resurgit.
1986: un an avant le décès de la patronne du groupe, Marie-Thérèse Rossel, petite-fille du fondateur et cousine par