Menu
Libération

Clair-obscur

Article réservé aux abonnés
publié le 16 janvier 2001 à 21h51

Faut pas le chercher, Gérard Miller. D'abord parce que c'est risqué (il s'énerve vite) mais surtout parce que c'est inutile. Il est partout. Dimanche, à Arrêt sur images, il sortit deux-trois vérités aux professionnels de la chose, comme: «Le malentendu est au coeur de la communication.» Il était aussi chez son ami Michel (Drucker), puis dans le Goût du noir, sa nouvelle oeuvre présentée avec Sophie Massieu, journaliste aveugle de son état. Une drôle d'affaire, véritable effort, ce Goût du noir, un dîner à quatre (les présentateurs et deux convives ignorant qui est qui) «filmé en infrarouge dans le noir complet». De la télé claire-obscure, en noir et blanc, de l'avant-garde revisitée, du neuf avec du vieux, et roulent les yeux de zombies, les pupilles dilatées. «Tu ne trouves pas l'atmosphère paisible dans le noir?», rappela une voix. Dimanche, les cobayes étaient V. (pour Vincent Cassel) et A. (pour Alex Métayer).

De leur dialogue, supposé débarrassé des clichés habituels, noir oblige, rien de bien neuf, hélas, ne surgit. Ils étaient comiques dans leur partie de cache-cache mais, comprenant que chacun était le reflet de l'autre (acteurs, tous les deux), ils versèrent bien vite dans les amabilités du genre. Pire: ils avaient beau être dans le noir, et nous dans le flou, Cassel et Métayer faisaient comme d'habitude. Ils déshabillèrent leur âme, étalèrent leurs vertus, et s'adonnaient à l'exigence de la télé: la transparence, ou plutôt une certaine idée de la transparence. Lumi