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Libération

Impossible Delphine

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publié le 18 janvier 2001 à 21h57

Oh! là. Voilà que VSD dénonce la «télé bidon». Huit pages d'«enquête sur un malaise» pour nous expliquer grosso modo qu'avant, c'était mieux. Et dire que, rivé sur notre écran, on sentait bien une gêne mais sans voir la poutre. Découragé, on était donc mardi soir. Et de chaîne en chaîne, on traînait comme d'autres rôdent sur les boulevards, à la recherche d'une vitrine un peu bien foutue, d'une rencontre, d'un rien, sans but ni envie précis. C'est alors qu'au coin de la rue, entre deux pubs, Delphine a surgi. Avec son cuir noir boutonné jusque-là, sa jupe longue, ses bottes, ses cheveux un peu fous et sa voix affolante. Eraillée, emportée, en roue libre. Elle s'élança dans un «j'accuse» avec la fougue de ceux qui n'ont rien à perdre et qui ont gagné gros, une fois au moins. C'était en 1997, à Tours. Delphine «la Française» aimait Méliani «l'Algérien sans papiers» quand il a «commencé à délirer». Des «petits vols, de la petite chourre», quelques autoradios, et «le sursis qui tombe dans le ferme». Puis la double peine, les recours juridiques perdus d'avance et la folie douce de l'époque. L'après-Saint-Bernard, la bientôt dissolution, 100 000 manifestants dans Paris, Chirac autopiégé. «On s'est dit, on va les faire chier. Pourquoi, moi, Française, je ne ferais pas une grève de la faim pour un étranger?» Sur le plateau, mardi, des bouches roulent des «oh!», les yeux suivent, et Delphine embraie, mange les mots et débite son «amour impossible», telle une invitée qui aurait assez