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Libération
Critique

Goodman, bad boy

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«L'Avocat de la mafia, la véritable histoire». Planète, samedi, 15 h 35.
publié le 20 janvier 2001 à 22h02

La loi de la mafia a longtemps eu son juriste-icône: Oscar Goodman. Et son lieu de prédilection: Las Vegas. Les deux réunis valaient donc bien cette étrange plongée en apnée, réalisée en 1998. Depuis, Goodman, «the Big O» pour les intimes, est allé au bout de la confusion des genres: il a pris en main, le 8 juin 1999, les destinées de la ville-dollar. Depuis, celui que le FBI voyait comme un consigliere s'est mué en maire et notable; mieux: démocrate indépendant, il a été salué par Clinton. Depuis, en roi du poker menteur, celui qui totaliserait 17 biens immobiliers se contente officiellement de 300 000 francs par an.

Qui est donc cet homme, qui a entretenu l'ambiguïté jusqu'à tenir son propre rôle dans le Casino de Scorcese? Un «miraculé», évidemment. Arrivé à «Sin city» (la ville du pêché) en 1964, il a survécu à tous ses clients, ou presque, qu'il a presque toujours préservé des barreaux, «au nom de la Constitution». Quand les Lansky, Richichi, ou Spilotro (22 meurtres au compteur, retrouvé dans un champ de maïs) se sont évanouis, lui s'est épanoui. Il les a choyés, ces mafieux. Il les a défendus. Il les a aimés. Jusqu'à se confondre avec eux. «Si un témoin disparaît?» lui demande un jour un «client». «Le dossier sera vide», répond-il. «Plus tard, on l'a retrouvé... Mort», dit-il aujourd'hui. Goodman, dit un de ses ex-clients, «a un cerveau, un coeur, et des couilles». Une paire, en argent, a trôné d'ailleurs au-dessus de son bureau. Et il peut lâcher, sans rire: «Je préfè