Léon Blum... Une avenue, une place dans nos bonnes villes. Pour les lettrés, le nom d'un critique littéraire de la Revue Blanche qui défendit Proust contre Paul Bourget, également responsable du sport avec Tristan Bernard, ami d'André Gide, auteur d'un bel essai sur le mariage. Enfin, celui qui dirigea le Front Populaire, fit voter les premières lois sociales du XXe siècle, instaura un secrétariat d'Etat au sport et aux loisirs, fit entrer les femmes au gouvernement... Refusa l'assistance de la France aux combattants espagnols. Fut déclaré responsable de la défaite de 1940 par la droite et l'extrême droite, jugé, emprisonné. Un personnage fort heureusement complexe à qui Claude Rich prête sa mine de chat patient dans un téléfilm dont le scénario est signé de Jean-Michel Gaillard, ancien collaborateur de François Mitterrand, amateur lui aussi de chapeaux sombres. Ces quelques mois, entre la campagne pour les élections de 1936 et l'échec du Front Populaire, permettent de cerner, entre vie publique et vie privée, le caractère d'un homme qui se jugeait trop vieux en 1936 pour conduire le gouvernement et se méfiait comme de la peste du culte de la personnalité. Et de ses alliés communistes. «Le communisme, c'est la subordination absolue au chef (...) c'est donc dans les faits, le pouvoir réel à un comité occulte. Moscou exige l'abandon de tout ce que nous sommes depuis Jaurès», lança-t-il à Tours, au fameux congrès de 1920. En 1936, il aurait bien passé la main. Seulement, il y a
Critique
Reviens Léon
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par Sophie ROSTAIN
publié le 20 janvier 2001 à 22h02
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