C'est ce matin que Philippe Labarde, 61 ans, nommé au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en janvier 1995 par Philippe Séguin, quitte son poste. Considéré comme le plus remuant des conseillers, il revient sur six ans de mandat.
Ces années ont été marquées par l'épisode mouvementé de la fusion Vivendi-Seagram-Canal +...
Cette affaire est exemplaire ! Etions-nous là pour accompagner cette grande opération française qui allait permettre à un grand groupe français de conquérir les Etats-Unis ? C'était l'avis de certains. Ou étions-nous là pour nous demander si cette opération changeait la nature de la société Canal + à laquelle nous avions concédé l'autorisation d'émettre ? J'étais de cet avis, mais au final, le Conseil dans sa majorité a pensé qu'à la suite des modifications à mon avis très mineures apportées par Canal à son plan, il n'était pas question de retirer l'autorisation. Or, c'était notre seule arme. C'est là qu'on voit qu'on a peut-être manqué de moyens d'intervention. Qui pouvait imaginer que le CSA pouvait retirer l'autorisation d'émettre à Canal + ? A l'évidence, Jean-Marie Messier ne le pensait pas.
C'est la raison pour laquelle dans son livre Jean-Marie Messier, patron de Vivendi, a réduit l'intervention du CSA à de la «sémantique» ?
L'insulte me touche, et je ne trouve pas ça très habile de sa part. Je déconseille à M. Messier de parler de «sémantique» quand il s'adressera aux instances de régulation américaines. Eux, ils ont mis un an à donner leur avis s