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Libération

«L'Huma» tente de sauver les meubles, sinon l'immeuble

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60 licenciements confirmés et cession des locaux envisagée.
publié le 26 janvier 2001 à 22h11

Quatre-vingt postes supprimés à l'Humanité. La nouvelle annoncée en décembre au lendemain d'un week-end de célébration des 80 ans du Parti communiste français, avait eu un goût très amer. La «charrette funeste» comme l'avait alors qualifiée l'intersyndicale SNJ-CGT, a été détaillée hier, lors d'un comité d'entreprise.

«Minimum syndical». Sur les 80 postes supprimés, 60 licenciements. Et bien sûr un plan social, prenant en compte la compétence, l'adaptabilité, la situation familiale quand dans l'équipe (près de 250 salariés) il faudra trancher. Bien sûr, des mises en préretraites. Et des propositions de reclassement (une petite soixantaine), dans des collectivités locales (à la mairie de la Courneuve, notamment), mais aussi à la Caisse centrale d'action sociale ou encore dans des journaux amis: la Terre et la Marseillaise. «Personne ne restera sur le bord de la route», affirme le directeur du journal, Patrick Le Hyaric. «C'est le minimum syndical», résume un élu en évoquant «le flou» de ce volet social. Qui financera ce plan? Les reclassements évoqués sont-ils sérieux? En filigrane, une interrogation fondamentale: comment un quotidien qui chaque mois creuse son déficit de 4 millions de francs et s'apprête à amputer sa rédaction (et ses services afférents) du tiers de ses effectifs, peut-il espérer survivre?

Mardi, les discussions devraient reprendre directement avec les syndicats. Le cabinet d'experts appointé par les comités d'entreprise, dans le cadre d'une procédure d'alerte