Menu
Libération
Critique

Petulia

Article réservé aux abonnés
TCM, dimanche, 20 h 45.
publié le 10 février 2001 à 22h47

Le premier succès de Richard Lester était un «véhicule» pour les Beatles (A Hard Day's Night, 1964), sa dernière réalisation en date est un documentaire sur une tournée de... Paul McCartney (Get Back, 1991). Mais la carrière du cinéaste américano-britannique ne se limite heureusement pas au statut de faire-valoir des Quatre garçons dans le vent. Dans les années soixante-dix, l'éclectique Lester a en effet brillamment revisité le cinéma d'aventures avec deux des plus belles adaptations des Trois mousquetaires et, surtout, une émouvante déclinaison du mythe de Robin des Bois (La Rose et la Flèche). Auparavant, Lester avait montré ses talents d'observateur de la société contemporaine dans Petulia, tourné dans le San Francisco contestataire de 1968.

Surtout, ne pas s'arrêter au synopsis, qui ne dépareillerait pas dans un épisode de Côte Ouest: une jeune femme (Julie Christie) tombe amoureuse d'un docteur plus âgé (George C. Scott), son mari la bat jusqu'à l'envoyer à l'hôpital, où elle est soignée par son amant avant de retrouver le domicile conjugal. Lester dynamite ce récit de roman-photo par une multitude de flash-backs qui, souvent, ne durent que quelques secondes. Les plans saturés de couleurs de Nicholas Roeg enregistrent la réalité du boom californien des sixties (sa consommation frénétique, sa contre-culture) et, dans le même temps, annoncent sa disparition (1). L'image semble parfois se décomposer comme dans un mauvais trip, l'hédonisme affiché dissimule à grand-peine un