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Libération

Shakespire

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publié le 12 février 2001 à 22h50

Le hic chez Roméo et Juliette, c'est leur micro. Ça les empêche de s'embrasser. Ce bon William n'y avait pas pensé, le malheureux. Samedi, la gêne était flagrante. Jean-Pierre Foucault recevait la troupe de la comédie musicale, «à quelques jours de la Saint Valentin», pour une émission spéciale. Et ça dansait, et ça chantait, «Nous, on fait l'amour/On vit la vie/Jour après jour/Nuit après nuit», et ça souriait, et ça chantait encore. Mais voilà. Impossible pour Damien-Roméo et Cécilia-Juliette de se bécoter. Un handicap qui, avouons-le, décrédibilise sacrément l'affaire. Et démontre que le progrès technologique n'a décidément pas que du bon. Pour le reste, le spectacle était comme on le supposait. Beaucoup de marketing et de records (quatre millions de disques vendus, quatre cent mille spectateurs et un auteur bien content, Gérard Presgurvic, parolier de Bruel), tout cela pour «revisiter Shakespeare», comme le dit une voix off. La Spéciale avait pourtant mal débuté. Foucault nous prévenait, «on ne va pas voir le spectacle». Presgurvic: «Non, ce n'est pas le décor.» Foucault: «Il n'y a même pas de balcon ici.» Presgurvic: «Heu... Roméo et Juliette sans balcon, c'est comme un film policier sans poursuite. Un western sans duel.» En somme, ce Roméo et Juliette sponsorisé par Carte noire ne serait donc qu'une évocation de la comédie musicale qui, elle-même, selon son auteur, n'est qu'un décalque du «film culte avec DiCaprio», lui-même lointain cousin de la pièce de W.S. C'est dir