Myriam Aziza a fait la Femis (Institut de formation et d'enseignement pour les métiers de l'image et du son), Sophie Bredier des études de lettres qui l'ont conduite à Michel Leiris et à un fort désir de cinéma. Elles se sont rencontrées par hasard sur la question de la séparation qui traverse leurs histoires personnelles respectives. Elles sont coréalisatrices de Séparées, dont Sophie Bredier est également le personnage central.
Myriam Aziza et Sophie Bredier : Séparées n'est pas la suite de Nos Traces silencieuses, car les deux films peuvent être vus l'un sans l'autre et les thèmes sont très différents. Là, c'est la question de la séparation dans des familles en Corée. Nos Traces était très écrit, comme une fiction. Pour Séparées, on savait ce qu'on voulait mais pas ce qu'on allait trouver, et on avait une plus grande exigence formelle. Au départ, c'était sur la séparation entre frères et soeurs, et puis c'est devenu un film sur l'abandon, avec des pères, des mères. On peut parler d'abandons arrangés dans certains cas. Il y a trente ans, en Corée, on envoyait une secrétaire d'ambassade chercher un enfant, et hop ! Beaucoup d'argent circulait, c'était un commerce. On a touché à un tabou. Les parents qui ont accepté de parler ont des enfants adoptés en France qu'ils ont revus. Ils avaient envie de leur donner quelque chose, mais à condition que le film ne soit pas diffusé en Corée. La Corée a été le premier pays exportateur d'enfants, comme on dit. Le rapport à l'abandon semb