Tokyo de notre correspondant
Des francophones mécontents, des abonnés lésés, des opérateurs japonais controversés, une licence satellite vacante, une ambassade sans cesse interpellée... C'est au coeur d'une véritable pétaudière audiovisuelle qu'a atterri ces jours-ci Jean Stock, le PDG de TV5 en visite au Japon. Au pays du Soleil-Levant, la chaîne publique francophone a en effet disparu subitement des écrans le soir de Noël, après six mois de diffusion clandestine et rocambolesque sur le bouquet satellite Sky Perfect, accessible par abonnement.
Une disparition qui agite, depuis, la communauté française de l'archipel. Un forum intitulé «Pour garder TV5 au Japon» a été créé sur un site Internet spécialisé (1). Les associations locales des Français de l'étranger sont même intervenues auprès de parlementaires. De sorte que Jean Stock a dû déployer, à Tokyo, des trésors de diplomatie pour calmer le jeu.
«L'affaire TV5», comme on commence à l'appeler ici, remonte à l'hiver 1999. Sur le planisphère, le Japon reste alors un point aveugle pour la chaîne francophone qui se targue d'être vue partout. La raison est à la fois financière et juridique: diffuser une chaîne étrangère dans l'archipel, y compris sur le satellite, coûte très cher et requiert une licence délivrée par le ministère nippon des Télécommunications. Or, les opérateurs candidats à cette licence doivent être japonais. La BBC anglaise est ainsi représentée au Japon par le groupe Nissho Iwai et CNN l'américaine par un autre