Régulièrement, la télé nous montre ses yeux émeraude et ses colères noires. Régulièrement, Laurence Ségura vient nous donner des nouvelles de son combat et de son mari en prison. Dans le jargon télé, Laurence Ségura est une bonne cliente. Elle a le visage si expressif, la voix tellement comme il faut (tantôt des cris, tantôt des pleurs, la rage continuelle), elle est belle et furieuse. Dimanche, dans Zone interdite (M6), la jeune trentenaire était telle qu'on l'avait laissée, il y a peu, sur une autre chaîne. Fleuriste sur les marchés, elle avale en une journée 1 200 kilomètres pour une demi-heure de parloir. Dans sa voiture, sa fille cadette, bébé-parloir, pleure. L'aînée ne dit rien, son sourire trahit assez la souffrance comme ça. Laurence Ségura, elle, peste contre ces camions qui n'avancent pas. C'est le règlement: si elles arrivent en retard à Bois-d'Arcy, elles ne verront pas André. André, c'est le mari braqueur, roi de la belle, six évasions et des vidéos tournées à la va-vite en famille et en cavale. Voilà la vie de Laurence Ségura. Elle s'enchaîne aux grilles du tribunal de Bordeaux pour qu'André revienne dans la région. Marre du «tourisme carcéral», de l'éloignement, des parloirs-Hygiaphone, marre de jouer à cache-cache avec les escortes pour apercevoir l'absent entre deux demandes de remise en liberté. Parfois, Laurence Ségura se rend en prison avec de la Super-Glue, pour gagner quelques secondes. La nuit, souvent, elle vient crier: «Chéri, je suis là!» sous les
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