Une Marseillaise électrise Soir 3, depuis le 19 février. Ce n'est certainement pas un hasard si les accords d'une guitare saturée ont été retenus comme générique de sujets courts (entre deux et trois minutes), ovnis au milieu du journal télévisé. Filmés avec une caméra DV par Serge Moati, ils permettent d'explorer le hors-champ de la «grande bataille de Paris». Les coulisses d'une élection municipale. Avec «47,3», sur la campagne présidentielle de Jospin, le réalisateur s'était déjà illustré dans cette autre manière de filmer la politique, mais aujourd'hui sa caméra minuscule déborde sur des comportements comiques et singuliers à partir d'un questionnement sans malice: «Comment ça va, en ce moment ?»ÊPour Jean Tiberi, qui a inauguré cette série, ça n'allait pas du tout, excédé d'apprendre qu'un débat télévisé se ferait sans lui. «Il a lieu finalement sur LCI, non, que dis-je. Sur Canal +, les chaînes importantes ne s'y risqueraient pas», précise l'édile devant son conseil et sous l'effet de la colère. Moati, caméra pas si naïve au poing, arrive à saisir des moments ahurissants. Lorsqu'il filme en champ/contrechamp Pierre Lellouche face à une choucroute. Saucisses de Francfort et patates inspirent soudain le député-maire du IXe arrondissement qui se lâche sur la dissidence à droite avant de trinquer à la victoire. «Je suis dans la vraie comédie, analyse Moati. On ne triche pas sur la réalité, mais il se dégage une force fictionnelle de la réalité...» Le réalisateur ne cherche
Critique
Eclats de campagne
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par François AUBEL
publié le 7 mars 2001 à 23h54
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