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Libération

La femme en panne de visibilité

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D'après une enquête, les médias français font surtout cas de l'homme.
publié le 8 mars 2001 à 23h56

Un jour, au hasard: le 1er février 2000. Et des centaines de bénévoles, féministes, universitaires, étudiants de soixante-dix pays conviés à passer au peigne fin l'actualité. Mission: chercher la femme. Bilan: treize mois plus tard, une interrogation qui serait désopilante si elle n'était confondante: «Pourquoi 82 % des gens qui font l'actualité se rasent tous les matins?»

Ce jour de février, en France, l'actualité est aux barrages routiers. Et voilà, à la télé, des interviews de mâles en mal d'essence pour aller au boulot, tandis que l'on demande à quelques femmes comment elles font pour récupérer leur descendance. Certes, au journal de TF1 (par exemple, et toute ressemblance avec les autres chaînes n'étant pas fortuite), Aubry et Guigou sont conviées. Mais les deux autres membres de la gent féminine dont on a daigné mentionner l'activité sont une femme de ménage et une femme au foyer.

Moyenne internationale. Et puis il y a la Tchétchénie, avec des femmes en larmes, et des hommes à qui l'on demande de raconter. Et puis, et puis... A force d'éplucher les images, les photos, les couvertures des quotidiens nationaux et régionaux, les propos rapportés, les interviews, les simples mentions, il y a un premier constat en forme de pourcentage: la présence des femmes dans les médias, ce 1er février, telle que l'a évaluée l'Association des femmes journalistes (AFJ), ne compte que pour 18 %. Autrement dit, des prunes, ou encore cinq fois moins que les hommes. Honte sur la France? Les mé