Si vous ne passez pas un chouette moment en regardant ça, on vous rembourse la séance. Non pas que ce deuxième film de Lawrence Kasdan (1983) soit un sommet de cinéma. C'est surtout que la caméra, le montage et le scénario caressent le spectateur dans le sens du poil avec une efficacité roublarde. Une bande de copains américains, qui ont traversé ensemble la folie des années 60, se retrouve à l'occasion des funérailles de l'un des leurs (suicide). Le cercle va se reformer le temps d'un week-end. En avant la zizique des illusions perdues: que sommes-nous devenus? Que suis-je devenu par rapport aux autres et à nos idéaux de jeunesse? Sur cette trame, on peut en imaginer des films tristes, chiants et lourdement introspectifs (ils ont d'ailleurs été faits). Pour échapper à ça, Kasdan déploie un style brillant et dynamique, avec d'acrobatiques transitions fignolées sur quelques jolies chansons des sixties. Une sorte de nostalgie sautillante servie par une jolie troupe: William Hurt, Jeff Goldblum, Glenn Close, Tom Berenger... Le premier quart d'heure est un modèle d'écriture cinématographique. En peu de plans et avec moult ellipses, la dizaine de personnages nous est présentée, le décor planté, l'ambiance installée. Et Kasdan sait concocter ces séquences qui font des petits frissons dans le dos. Comme cette enfilade de plans sur le cortège de limousines qui se rend au cimetière, tandis que les Stones chantent un You Can't Always Get What You Want de circonstance.
Bref, cent minute