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Libération

La fièvre du vote.

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publié le 12 mars 2001 à 0h00

Les dimanches de vote, c'est toujours un peu pareil. Jusqu'en milieu d'après-midi, les courageux envoyés spéciaux au ministère de l'Intérieur doivent bien meubler. Avec la pêche à la mouche, et la grisaille, ils tenaient, hier, les raisons de la mobilisation en baisse. Pour le reste, c'était l'habituelle galerie de votants.

Douste-Blazy, qui a le vote sec et nerveux. Delanoë, le vote dit «serein» («quoique les Parisiens décideront, ça me conviendra», tu parles! Quelques heures plus tard, il n'avait pas l'air si satisfait). Chirac, le vote chic (joli rideau rouge dans le fond) ou pas terrible (murs de cantine carrelés) suivant l'angle de prise de vue. Guigou, ou le vote au sourire commercial, en VRP qui va foirer sa vente. Le Chevallier, le vote triste et furtif, avant sortie définitive. Tiberi, le vote suspendu et le regard circulaire, afin de s'assurer de la présence de ses amis. Bref, la routine. En attendant l'autre routine, celle de 20 heures et des invités qui allaient de plateau en plateau, de chaîne en chaîne, comme transformés en hommes-télécommandes, faisant gentiment le zapping à notre place.

Pourtant, dans un village de Mayenne, à Labaroche-Gondouin, il se passait des choses passionnantes. Sur le parvis de la mairie, un pédiluve bleu avait été installé. Le pédiluve bleu est ce tapis qui ressemble furieusement aux matelas de nos cours de gym d'antan et qui constitue ce que l'homme aurait trouvé de mieux comme parade à la fièvre aphteuse... Puisque l'usage veut que l'