C'est dans les arrière-plans que l'on fait le sel des soirées électorales. Sur le devant de la scène, la chose est désormais entendue. Trop de petites phrases vraiment petites, trop de sourires entendus, si peu de convictions... Alors, on s'accroche à des petits riens en espérant que quelqu'un, quelque part, se réveille. Ainsi, on regarde ces gamins de Vitrolles faire les zouaves derrière l'envoyé spécial de France 2; ou ces deux ombres, sur le port de Toulon, qui bondissent de derrière un arbuste. C'est un sous-genre à part entière de ces soirées-là, le placement devant la caméra. Un véritable jeu, du sport presque. Certains y vont sans façons, un peu brutalement, d'autres à pas de loup. Lui se recoiffe; elle, elle sourit; et nous, on compte les points. D'un côté, le bal des hypocrites et des faux timides, de l'autre, la baston des excités; tous des naïfs qui croient encore en la magie d'être télévisé. Etrange bonheur simple. Et puis, parfois, dans le trois fois rien du second plan, il y a les symboles. A Avignon, le second plan est invisible. La grande perdante, Elisabeth Guigou, est totalement masquée par les caméras. Sur France 2, Sérillon s'excuse. Il appelle ça «la confusion des images». A Marseille, les sympathisants de Mégret tournent le dos à leur Poulidor de la haine, comme piteux et dépités par leur score. A la mairie du Ve arrondissement de Paris, le second plan est une foule hurlante et compacte. Pas besoin de commentaires, on saisit: les tibéristes empêchent la
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