Le montage est serré. Images saccadées, bruitages pesants, commentaires secs, grosses guitares et musique techno. Le réalisateur Edward Anspach donne dans la télé nerveuse. En introduction à son documentaire, un responsable d'Amnesty raconte ce condamné à mort américain, débile léger, qui avait demandé à conserver la part de tarte de son dernier repas pour après son exécution. 13e Rue est une étrange chaîne du câble. La plus américanophile, la «chaîne action et suspense», le rendez-vous d'Agence tous risques, de Hawaii police d'Etat, de l'Homme invisible ou de fer, de New York District. Un endroit où l'on vient s'échouer, à la recherche de ses feuilletons perdus, petits Big Mac de notre passé. Et puis, parfois, 13e Rue, c'est ça: des docus furieux, des flinguages sans appel de la société américaine, des reportages limite putassiers, sur le mode «diffusons ces images que nous ne saurions voir». Contradictions et frictions assurées. Mercredi, c'était soirée «Spéciale peine de mort» sur 13e Rue. D'où ce Condamnés à mort signé Edward Anspach. Vingt-six minutes inédites d'exécutions en tout genre. Publiques, sommaires, électriques, par pendaisons, lapidations, injections létales. Au nord, au sud. Vingt-six minutes pour rappeler qu'en Chine la balle dans la nuque des condamnés est facturée à leur famille, montrer ces spectateurs libyens d'une mise à mort qui s'accrochent aux pendus ou voir ce Valeri Goldov, Russe meurtrier, bientôt exécuté, et qui fixe la caméra comme s'il s'agiss
«Imagine tes convulsions!»
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par David DUFRESNE
publié le 15 mars 2001 à 0h03
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