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Libération

Le «satellite du pauvre» sera payant.

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Selon un rapport du CSA, le numérique hertzien gratuit n'est pas viable.
publié le 20 mars 2001 à 0h07

Qu'il était beau, le rêve de M. Paul. A ce téléspectateur moyen, ce «M. Tout-le-Monde» du petit écran, on avait promis 36 chaînes, en majorité gratuites, grâce à l'arrivée du numérique hertzien (1). Depuis le temps que M. Paul se contente des cinq chaînes de base! Un peu méchamment, on lui avait fait comprendre que ce serait le «satellite du pauvre». C'était le choix du gouvernement qui, dans la loi sur l'audiovisuel d'août 2000, voulait «favoriser les services ne faisant pas appel à une rémunération de la part des usagers».

Confidentiel. Las, un rapport confidentiel du CSA, que s'est procuré Libération, fait voler en éclats ce beau principe fondateur du numérique hertzien. Cette nouvelle technologie, explique l'étude, ne sera économiquement viable que si elle privilégie les chaînes payantes. Adieu, donc, la multitude de télés à l'oeil. M. Paul va devoir payer pour voir. Un souci supplémentaire pour le gouvernement, qui espérait lui faire un beau cadeau: ce devait être, avait prédit en mars 2000 Catherine Trautmann, alors ministre de la Culture, «une révolution pour les téléspectateurs». On n'en prend pas le chemin.

Intitulé «Outil de simulation du développement du marché de la télévision numérique terrestre», le document est l'oeuvre du CSA et de l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe). En quatre-vingts pages, il brosse trois scénarios possibles pour le développement de la TNT (télévision numérique terrestre): «Clair», «Intermédiaire» et «Payan